Et si vous travailliez dans l’économie bleue ?

L’économie bleue, kézako ? Pêche, conchyliculture, industrie nautique… les secteurs concernés ne manquent pas ! Surtout en Occitanie, avec ses 220 kilomètres de littoral et ses trois ports de commerce. Un max d’opportunités d’emplois à saisir !

Des métiers qui recrutent

Travailler pour une pêche écoresponsable

« La moitié des marins patrons d’Occitanie ont plus de 45 ans. Dans ce métier où l’on fait valoir ses droits à la retraite à 55 ans, la question du renouvellement de la profession est réelle, et pour les jeunes, il y a des places à prendre ! On recherche [aussi] des matelots, un métier physique, mais convenablement rémunéré. »

Emmanuel Bassinet, secrétaire général du Comité régional des pêches maritimes
et des élevages marins Occitanie (CRPMEM)

L’Occitanie compte une flotte de 622 navires. L’essentiel de la profession est composé d’entreprises individuelles et familiales, en recherche de talents prêts à prendre la relève dans un contexte de pêche décarbonée, durable et respectueuse de l’environnement.

Après un BTS pêche et gestion de l’environnement marin obtenu en 2022 au lycée de la mer Paul Bousquet à Sète (34), Oriane Capdepon, 21 ans, a été embauchée après son stage par la société Efinor en tant que capitaine du WasteCleaner, un bateau de dépollution. Elle est spécialiste du lamanage : l’assistance à l’amarrage et au largage des bateaux dans les ports. Son message sur les métiers de la mer ? « Allez-y, les filles, et faites votre place ! »

La conchyliculture s’adapte et se diversifie

« L’agriculture de la mer » recrute pour entretenir les parcs, cultiver les coquillages, puis les conditionner et les vendre. Adaptation au changement climatique et volonté accrue de produire des coquillages encore plus qualitatifs transforment les métiers.

« Les métiers des cultures marines évoluent à vitesse grand V. […] Les responsables d’exploitation recherchent […] des jeunes polyvalent·es qui maîtrisent la culture de coquillages, mais aussi les services et le commerce pour organiser leur propre circuit de vente et de dégustation. »

Hélène Geil, responsable adjointe du Lycée de la mer, en charge de la pédagogie et de la formation

L’industrie nautique, autre pilier de l’économie bleue

Elle englobe les métiers de la plaisance maritime et fluviale. Les opportunités professionnelles sont nombreuses.

« 11 000 emplois en Occitanie, et les grands constructeurs de catamarans Catana et d’écocatamarans Windelo sont chez nous à Canet-en-Roussillon. Sont recherchés : des mécanicien·nes, électricien·nes, charpentier·ères, ouvrier·ères, technicien·nes, ingénieur·es, spécialistes de sellerie et voilerie. Enfin, dans les ports, des gestionnaires et cadres portuaires. »

Guillaume Philippe, directeur opérationnel du Nauti-campus

Le secteur recrute également des menuisier·ères d’agencement nautique, des agents de maintenance, des opérateur·rices matériaux composites, appelé·es plus communément stratifieur·euses, et, à des niveaux post bac, des professionnel·les de la conception en bureau d’étude, du contrôle qualité et du suivi de production, du management et du commercial, pour répondre aux exigences de productivité, techniques et environnementales de la filière.… Avis aux amateur·rices ! En France, 1 500 emplois sont à pourvoir chaque année dans la filière de la plaisance et du nautisme.

En Occitanie, des formations adaptées

Du CAP au BTS, pour travailler dans les métiers de la pêche et de la conchyliculture

Plus que jamais responsables, les filières de formations sont diverses, tant en pêche qu’en cultures marines, tournées vers l’avenir et les enjeux actuels de croissance soutenable et durable.

À Sète, le lycée de la mer Paul Bousquet est incontournable, avec 250 à 300 élèves en formation initiale, « répartis en quatre grandes filières, au sein d’une cinquantaine de formations, décrit Sylvain Pellegrin le directeur. Pour la pêche, ils et elles passent un CAP et peuvent poursuivre en bac pro. La filière s’adresse aux jeunes qui se destinent à reprendre une affaire familiale, mais aussi à celles et ceux qui veulent entrer dans la profession par la petite pêche ou devenir membres d’équipage chez un armateur. Le lycée propose aussi une filière de conchyliculture avec un bac pro cultures marines et un BTS en apprentissage en aquaculture. »

« Depuis tout petit, je donne régulièrement un coup de main à mon grand-père, ostréiculteur à Mèze. Être au contact de la mer, ressortir des huîtres, j’adore ça ! Quand la question de l’orientation s’est posée, je n’ai pas hésité. Je me suis inscrit en CAP conchyliculture à Sète, puis en bac pro. Je m’apprête à reprendre l’entreprise dès l’année prochaine, mais j’ai prévu de faire un peu évoluer les choses en proposant de la vente et de la dégustation sur place. »

Julian Dasi, 18 ans, élève en bac pro cultures marines

Autre filière très prisée, « commerce et plaisance », avec un bac pro et un BTS pour celles et ceux qui visent une carrière sur les navires à passager·ères et les porte-conteneurs. Enfin, le bac pro électromécanicien·ne de marine forme des spécialistes du suivi de prévision de maintenance, in-con-tour-na-bles sur tous types de bateaux !

Pour travailler dans l’industrie nautique

« Construire un bateau de plaisance, c’est comme construire une maison qui va sur l’eau, il faut des compétences ! », résume Guillaume Philippe, le directeur opérationnel du Nauti-campus. Ce campus des métiers et des qualifications fédère tous les établissements d’Occitanie qui permettent de se former à tous niveaux de qualifications pour travailler dans cette filière : l’université de Perpignan, Paul Sabatier à Toulouse, mais aussi, bien sûr, le lycée de la mer de Sète, les centres de formation d’apprentis…

Guillaume Philippe, directeur opérationnel du CMQ Nauti-campus et Hugo, étudiant en BTS Europlastics et Composites

« Depuis toute petite, je fais de la couture, de la peinture, de l’argile et même de la sculpture sur bois. J’ai découvert les métiers de la sellerie à l’occasion d’un stage en seconde et j’ai eu un coup de cœur pour cet univers ! Je me suis inscrite au lycée de la mer et j’apprends à travailler l’acrylique et la voile. Comme on est juste à côté du port, on passe beaucoup de temps sur le terrain. Aujourd’hui, je suis sur un bateau pour faire des prises de gabarits et apprendre à poser des voiles. »

Mathilde Ripoll, 19 ans, étudiante en FCIL
(formation complémentaire d’initiative locale) voilerie et sellerie nautique
Métiers en tension… 3 formations à regarder de près !
BTS europlastics et composites pour le suivi de production, l’optimisation et le management de proximité
BUT science et génie des matériaux sur les composites pour les coques
DU de gestion des ports de plaisance

Pour aller plus loin :
Le campus des métiers et des qualifications Nauti-campus
Le lycée de la mer Paul Bousquet de Sète
Page métiers du nautisme de la FIN
La filière de déconstruction des bateaux de plaisance
Le comité régional de conchyliculture de méditerranée
L’agglopôle : territoire d’avenir de l’économie bleue